La récupération physique du cheval
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La récupération physique du cheval

Pour atteindre vos objectifs sportifs et que les performances de votre cheval soient optimales, vous avez sûrement établi un plan d’entrainement. Au sein de ce programme d’entrainement, il ne faut pas négliger la récupération physique qui est essentielle. Après un entraînement intensif ou une compétition, il est crucial de permettre au cheval de se remettre afin d’éviter les blessures et d’optimiser ses performances futures. Cet article vous propose une approche holistique de la récupération physique du cheval de sport, en couvrant des techniques de base aux méthodes plus avancées.

 

Cheval dans l'eau monté par une cavalière pour favoriser la récupération du cheval.

La récupération physique du cheval sportif

L’importance de la récupération sportive

La récupération permet au cheval de réparer les tissus musculaires endommagés, de reconstituer les réserves d’énergie et de réduire le risque de blessures après une séance de travail. Un cheval qui a bien récupéré est plus apte à performer à un niveau élevé de manière constante.

Il peut sembler contre-productif de donner un jour de repos à votre cheval lorsque vous essayez de vous préparer à un grand événement. Mais faire des séances intenses chaque jour aura en réalité l’effet opposé à celui que vous essayez d’obtenir.

 

La nutrition : un facteur indissociable à la récupération du cheval

Afin de performer à la hauteur de son potentiel, un cheval de sport doit avoir une ration alimentaire bien adaptée à ses besoins. Autrement dit, elle doit lui apporter l’énergie nécessaire pour sa discipline sportive, sans oublier l’ensemble des caractéristiques nutritionnelles de la ration.

Une alimentation adéquate est vitale pour les chevaux de compétition, avant et après une épreuve. Ce n’est pas différent de la récupération humaine : le bon carburant est nécessaire pour que le corps récupère efficacement après un entraînement intense et pour remplacer les sels et les nutriments perdus par la transpiration.

 

L’hydratation du cheval, essentielle pour sa récupération sportive

Prévenir la déshydratation

Pendant l’effort, le stress thermique du cheval entraîne une augmentation de la transpiration et de la fréquence respiratoire. En transpirant, les chevaux perdent des quantités considérables d’eau. Pour comparer, l’Homme peut perdre environ 2 à 3 L de sueur par heure d’activité, versus 10 à 15 L pour le cheval ! Les taux de transpiration, et donc la capacité du cheval à réguler sa température corporelle, diminuent à mesure que les chevaux se déshydratent (Lindinger, 2022).

Afin de prévenir la déshydratation, votre cheval a besoin de remplacer l’eau. Il est conseillé après une séance de travail intense de ne laisser votre cheval prendre que de courtes gorgées d’eau légèrement tiède, à plusieurs reprises, pour étancher sa soif. Ceci afin d’éviter les « coliques d’eau » qui résultent d’une congestion de l’estomac due à l’arrivée de grandes quantités d’eau trop froide. Cependant, de l’eau seule ne suffira pas. Pour une bonne récupération, il faut également des électrolytes.

 

L’importance des électrolytes

Les électrolytes sont nécessaires dans les compartiments des fluides corporels afin de retenir l’eau. Ainsi, consommer uniquement de l’eau pour tenter de se réhydrater ne fera que diluer les compartiments des fluides corporels. Cela entraînera une excrétion rénale d’eau ainsi que plus d’électrolytes. L’eau seule ne peut pas se réhydrater et peut se déshydrater davantage (Lindinger, 2022).

En plus de l’eau perdue dans la sueur, votre cheval perd donc aussi une quantité importante d’électrolytes. Les principaux électrolytes perdus dans la sueur sont le potassium, le sodium, le chlore, le magnésium et le calcium. Ils ont tous des rôles physiologiques différents :

  • Potassium : maintient la pression artérielle stable, régule la contraction cardiaque, aide à la fonction musculaire.
  • Sodium : aide à maintenir l’équilibre hydrique, nécessaire aux contractions musculaires, aide à la signalisation nerveuse.
  • Chlore : aide à maintenir l’équilibre hydrique, aide à maintenir un pH sanguin correct et nécessaire à la fabrication d’acide.
  • Magnésium : nécessaire pour les contractions musculaires, le bon rythme cardiaque, le fonctionnement nerveux, la construction et la force des os, la digestion.
  • Calcium : aide avec les contractions musculaires, la signalisation nerveuse, la coagulation du sang, la division cellulaire, les os.

La supplémentation orale en électrolytes est une stratégie efficace pour remplacer l’eau et les électrolytes perdus par la transpiration. Cependant, les chevaux sont très sensibles aux changements d’odeur, de nourriture ou d’eau. Nous vous conseillons d’introduire des produits comme les électrolytes à l’avance, en commençant par de petites quantités. N’oubliez pas de proposer du sel en libre-service à votre cheval. Votre cheval arrive à gérer son ingestion afin de couvrir ses besoins.

 

L’aliment phare pour la réhydratation : le mash

En plus des électrolytes, vous pouvez aussi proposer un mash à votre cheval. Le mash est un aliment humide qui contient différents ingrédients très digestibles grâce à sa cuisson. Il favorise l’hydratation de votre cheval. En effet, les flocons qu’il contient ont la propriété de se gorger d’eau, permettant à votre cheval d’ingérer un aliment riche en eau.

Cet aliment est également intéressant lors de la récupération après une séance intense ou une compétition car il permet de reconstituer les réserves en glycogène (réserves énergétiques) qui ont été dépensées pendant l’effort. La distribution d’un mash remplace son repas d’aliment concentré habituel (ne pas lui en distribuer en plus).

 

La récupération : avant et après les séances de travail

Un échauffement approprié

Quand on pense à la récupération, on pense souvent à ce qu’on fait après la séance de travail. Mais la récupération commence dès que vous montez. Effectivement, un échauffement approprié prépare le corps et optimise les fonctions pour faciliter l’exercice comme l’augmentation de l’apport d’oxygène aux tissus et la libération des globules rouges de la rate dans la circulation. C’est à ce moment-là que les muscles de votre cheval accèdent aux réserves d’énergie du corps.

Un autre aspect très important de l’échauffement est que l’élasticité des tendons et des ligaments s’améliore avec l’augmentation de la température corporelle. Ceci permet de réduire le risque de blessure.

Un bon échauffement est à réaliser au début de chaque séance avec votre cheval. Vous pouvez commencer vos séances avec un échauffement long et lent d’environ 10 à 15 minutes.

 

La fin de votre séance

À la fin de votre séance, il est conseillé de continuer à faire marcher votre cheval au lieu d’arrêter directement. Les mouvements lents augmentent la quantité de chaleur et d’acide lactique éliminée des muscles par rapport à l’immobilité. Marcher au pas améliore le flux d’air sur le corps du cheval et facilite une récupération cardiovasculaire rapide. La marche lente après une séance contribue également à minimiser les douleurs musculaires dans les jours qui suivent.

Une fois que votre cheval a retrouvé un pouls, une température et une respiration normale, qu’il a cessé de transpirer et que ses muscles ne sont plus chauds, vous pouvez lui proposer du foin. Attendez quelques heures avant de lui distribuer un repas de concentrés.

 

L’influence de la météo sur la récupération du cheval

Selon la météo, les actions à mettre en place peuvent varier pour assurer une récupération optimale pour votre cheval.

 

La récupération du cheval par temps chaud

La gestion de votre cheval pendant la canicule est un sujet à part entière que vous pouvez consulter dans notre article « Le coup de chaleur du cheval : protéger son cheval pendant la canicule ». Cependant, nous allons vous proposer quelques astuces que vous pouvez appliquer pour assurer une bonne récupération de votre cheval pendant les périodes chaudes.

Lorsque votre cheval termine un entraînement intense, comme un parcours de cross, il respire fort et sa température interne augmente. Pour le rafraîchir, retirez-lui l’ensemble de son équipement afin qu’il y ait autant d’air et d’évaporation que possible sur le corps de votre cheval. Comme mentionné précédemment, il faut continuer à faire marcher votre cheval en main, à l’ombre.

Il est essentiel de connaître la température normale de votre cheval avant et après l’exercice, avant une compétition majeure. Vous devez savoir s’il a tendance à finir à une température élevée. Cela peut vous aider à planifier efficacement votre processus de récupération.

 

Les astuces pour rafraîchir votre cheval

Pour aider votre cheval à retrouver sa température normale après le travail, épongez-le ou arrosez-le avec de l’eau. Retirez l’excès d’eau avec un couteau à chaleur et répétez le processus jusqu’à ce que ses muscles soient froids au toucher. Si vous montez dans un climat très chaud et humide, vous pouvez appliquer de l’eau sur tout le corps du cheval. En revanche, si vous montez dans des conditions sèches ou douces, il ne faut pas mettre de l’eau sur les gros groupes musculaires, comme les muscles de la hanche, pour éviter les crampes.

En amont du beau temps ou une augmentation de l’intensité de travail de votre cheval, tondre votre cheval est une méthode qui permet de le refroidir après l’entraînement. Naturellement, un cheval avec un poil plus court se refroidira plus efficacement, surtout par temps chaud.

La récupération du cheval par temps froid

La récupération de votre cheval par temps froid demande une autre gestion que par temps chaud. Après avoir fini votre séance par du pas jusqu’à que son rythme respiratoire soit revenu à la normale, vous pouvez retourner vers l’écurie.

Avant d’enlever vos équipements, vous pouvez déjà lui mettre un séchant sur ses hanches. Couvrez votre cheval dès que vous enlevez la selle afin d’éviter que le dos de votre cheval n’ait pas froid. Une ancienne technique consistait à mettre de la paille sous le séchant, ce qui permettait d’évacuer l’humidité du corps du cheval. Au fur et à mesure que le cheval sèche, la paille tombe sur la litière.

Aujourd’hui, vous pouvez mettre un séchant sous une chemise en laine, ce qui peut faciliter le processus de séchage. L’utilisation d’une double couche de cette manière a un excellent effet d’évacuation de l’humidité et dissipe l’humidité à travers les couches, gardant la couche la plus proche du corps au sec et évitant les frissons. Cependant, il est important de vérifier la chemise en laine, car vous devrez peut-être la changer si vous voyez de l’humidité se former.

Si la situation le permet, donnez au cheval de l’eau tiède. La plupart des chevaux boivent plus rapidement de l’eau chaude en hiver.

 

La technologie pour optimiser la récupération du cheval

Le domaine des sports équestres a connu une augmentation significative des innovations conçues pour améliorer les performances, la santé et le bien-être de nos chevaux. La récupération n’a pas été oublié dans les avances scientifiques.

Il existe des produits pour aider la récupération tels que :

  • Guêtres froide / massage
  • Thérapie lumineuse / magnets
  • Couvertures de massage
  • Chaussettes de compression
  • Stimulation électrique neuromusculaire…

La liste est de plus en plus longue. Avant d’acheter l’un de ces produits, parlez-en avec votre vétérinaire sur l’intérêt de ce type de thérapie chez votre cheval.

 

Conclusion

La récupération physique est un élément crucial dans la gestion du cheval de sport. En combinant repos, hydratation, nutrition adéquate et techniques avancées de soin, vous pouvez assurer à votre cheval une meilleure santé, des performances optimales et une carrière sportive prolongée. N’oubliez pas de consulter régulièrement des professionnels de la santé équine pour adapter ces conseils aux besoins spécifiques de votre cheval.

 

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