Le printemps arrive ! Le beau temps, des oiseaux qui chantent et les chevaux qui galopent dans les prés ! Dès qu’il commence à faire beau, nous avons tous envie de mettre nos chevaux au pâturage afin qu’ils profitent du grand air et de l’herbe fraîche. Cependant, il ne faut pas lâcher vos chevaux au pâturage sans avoir réfléchi à un programme alimentaire pour la mise à l’herbe ! Effectivement, une mauvaise gestion de la mise à l’herbe peut provoquer des soucis digestifs chez vos chevaux. Pour éviter cela, découvrez nos conseils pour réussir la mise à l’herbe de votre cheval au printemps.
La mise à l’herbe des chevaux au printemps
Au fil de l’année, la qualité des pâtures change. On note deux périodes importantes : à la mise à l’herbe au printemps et le passage été-automne. Effectivement, à la sortie de l’hiver, les chevaux sont plutôt sur un régime alimentaire sec composé de foin, céréales, granulés. Il faut donc faire attention à la transition lorsque on leur met à disposition de l’herbe.
L’herbe de printemps : riche en « sucre »
Le sucre qui compose l’herbe est le fructane, qui est fabriqué par photosynthèse. Il est donc très lié à la météo, l’ensoleillement et la température extérieure. La quantité de fructane est donc plus importante dans l’herbe au moment du printemps. Ces fructanes sont utilisés par la plante pour sa croissance ou bien sont stockés et utilisés plus tard quand les conditions seront bonnes.
En fonction des années, la quantité de fructane n’est pas forcément la même puisqu’elle prend en compte les conditions météorologiques. Un excès de fructane, tout comme l’excès d’amidon, peut engendrer différentes problématiques chez votre cheval (prise de poids, fourbure, cushing…). C’est pourquoi on relève plus de problèmes de fourbure au printemps car les conditions climatiques permettent à la plante une meilleure production de ces sucres.
Selon l’état de santé de vos chevaux ou de leur profil métabolique (ex. cushing), pensez à consulter votre vétérinaire pour la mise à l’herbe (et toutes modifications du programme alimentaire).
La transition alimentaire du cheval au printemps
La digestion du cheval lors de la mise à l’herbe
Le tube digestif du cheval est habité de microbes qui possèdent un rôle primordial dans la digestion des nutriments. Tout changement de ration alimentaire a un impact sur la population du microbiote dans l’intestin de votre cheval.
Lors de la mise à l’herbe, votre cheval retrouve un aliment riche en énergie, en sucres, en protéine, en matière grasse et plus humide. Cela constitue une alimentation plus facile à digérer pour lui mais cela peut induire des dérèglements digestifs si ce n’est pas inclus de manière progressive.
Préparer au mieux la transition alimentaire
L’herbe est constituée de sucres mais elle contient aussi plusieurs nutriments comme des protéines, des minéraux et des oligoéléments. De ce fait, à partir du moment où votre cheval a accès à l’herbe, il faut la considérer comme un nouvel aliment de sa ration alimentaire.
Pour éviter des dysbioses (déséquilibres du microbiote), il faut assurer que la transition soit faite sur plusieurs jours. Nous vous conseillons de mettre votre cheval au pré pour des courtes durées au départ, vous pouvez commencer par 20 – 30 minutes les premiers jours et augmenter progressivement le temps. Si votre cheval présente des signes de désordres digestifs (comme de la diarrhée), n’augmentez pas le temps de pâture.
En fonction de la qualité de votre herbe, il est important d’adapter vos apports en foin et compléments (voir correcteur minéraux – vitamines). En ce qui concerne le fourrage, il va falloir modifier la quantité en fonction du temps passé dehors. Il est conseillé de donner du fourrage sec avant la sortie au pré afin que votre cheval ne se jette pas sur l’herbe fraiche. Si vos chevaux vivent dehors, il est important qu’ils aient toujours à disposition du fourrage sec.
En ce qui concerne l’utilisation d’aliment concentré ou d’un complémentaire, il faut que son apport soit bien en adéquation avec le stade physiologique et le niveau de travail. Il sera aussi important de maitriser la quantité d’amidon journalière consommée afin d’éviter tout excès en plus des fructanes. Dans ce cas, nous vous préconisons de voir avec votre conseiller technique pour adapter la quantité journalière de concentrés consommés par votre cheval, et/ou de changer l’aliment afin qu’il soit mieux adapté à votre cheval.
Surveiller la santé globale de votre cheval
En cas de mise à l’herbe, on parle toujours de transition alimentaire mais il est aussi important de surveiller la santé générale de votre cheval.
Les sabots
Les pieds de vos chevaux viennent de passer l’hiver au box ou au pré, seront plus sollicités au printemps. En effet, que ce soit au box ou autour du râtelier au pré, vos chevaux se déplacent beaucoup moins en hiver. Il est donc primordial de surveiller le bon état des pieds au quotidien et de faire intervenir régulièrement votre maréchal ferrant.
La locomotion du cheval
Il est également important de surveiller la locomotion de votre cheval, qui est un indicateur de bonne santé. En cas de défaut de cette locomotion, vous pourrez réagir plus rapidement face à certains problèmes (abcès, fourbure…). Si vous avez des doutes, contactez votre vétérinaire.
Les parasites
Un cheval en pleine transition alimentaire, qui pourra passer d’un environnement individuel à collectif au moment de la mise au pré, peut être sujet à des risques de contamination par des parasites intestinaux. Pensez donc à adapter votre programme de vermifugation avec votre vétérinaire. Le printemps et la mise à l’herbe vont généralement de pair avec les insectes et les tiques. Pensez à protéger le mieux possible votre cheval aux attaques de ces nuisibles.
Prendre soin de vos prés
S’il y a une chose qu’il ne faut pas oublier, c’est de prendre soin des prés ! Effectivement, avant de mettre vos chevaux au pré, il faut bien assurer que les sols soient ressuyés pour ne pas les abimer. Cela pourra aussi arranger votre maréchal car il y aura moins de fers perdus dans la boue !
Il faut également surveiller la hauteur de l’herbe car si les prés sont trop sollicités, la repousse d’année en année est de plus en plus difficile. De plus, s’il y a trop de chevaux sur une parcelle, cela pourra aussi vous obliger de supplémenter les chevaux en fourrage pour les garder en état, qui sera plus couteux.
Veillez aussi à faire le tour de vos prés pour enlever toutes plantes toxiques. En effet, des centaines de plantes peuvent être toxiques pour les chevaux.
Conclusion
La mise à l’herbe des chevaux au printemps est un moment de l’année stratégique et n’est donc pas à prendre à la légère ! Pour gérer au mieux la mise à l’herbe de vos chevaux ce printemps, contactez votre conseiller technique.
Pour découvrir des conseils hebdomadaires sur l’alimentation et le bien-être des chevaux, suivez-nous nos pages Facebook et Instagram !