Le rôle de l’amidon dans l’alimentation du cheval
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Le rôle de l’amidon dans l’alimentation du cheval

L’amidon est un glucide complexe qui joue un rôle crucial dans l’alimentation du cheval. En effet, son utilisation doit être bien gérée pour éviter des problèmes de santé. L’alimentation des chevaux est un sujet complexe qui nécessite une compréhension approfondie des besoins nutritionnels spécifiques de ces animaux. Dans cet article, nous explorerons le rôle de l’amidon dans l’alimentation du cheval, les sources et les meilleures pratiques pour son inclusion dans le régime alimentaire.

 

Photo de plants de céréales d'avoine dans un champ

Qu’est-ce que l’amidon ?

L’amidon fait partie des sujets très controversés dans l’alimentation des chevaux. Quel niveau d’amidon est acceptable ? Les chevaux ont-ils besoin d’amidon ? Avant d’aborder ce type de questions, il faut savoir ce qu’est précisément l’amidon.

Les sources d’énergie du cheval

Chez la majorité des êtres vivants, votre cheval inclus, il y a 3 grandes catégories de carburants :

  • Les hydrates de carbone ou glucides,
  • Les graisses ou lipides,
  • Les protéines.

La famille de glucides est la source primaire d’énergie pour votre cheval. Les sucres simples constituent les deux tiers de la matière sèche des plantes. Ce sont les sucres simples qui assurent l’essentiel du maintien de la température corporelle et permettent donc tout effort. Chez le cheval, une ration alimentaire standard se constitue à 65% de glucides (Cornic, 2002). Dans la famille des hydrates de carbone ou glucides, on retrouve les amidons, les glucides directs et les composants de parois cellulaire des plantes.

L’amidon : une forme de glucide présente dans les plantes

L’amidon est une forme de glucide utilisée par les plantes pour stocker de l’énergie et est constitué d’un grand nombre de molécules de glucose (sucre) liées entre elles. Ces molécules de glucose constituent un glucide complexe, ou un polysaccharide.

Lorsqu’un cheval mange de l’amidon, il est décomposé en ces molécules de glucose dans l’intestin grêle, qui sont ensuite absorbées dans la circulation sanguine et fournissent donc du carburant pour l’exercice et les processus corporels normaux.

 

L’amidon dans la ration de votre cheval

L’intérêt de l’amidon dans la ration

L’introduction d’aliments concentrés permet d’augmenter le niveau d’amidon dans la ration de votre cheval. Cela est très intéressant pour les chevaux qui ont des besoins énergétiques plus élevés pour l’entraînement ou la prise de poids, entre autres. L’amidon peut être remplacé par d’autres sources d’énergie, comme l’huile, mais seulement jusqu’à un certain point. En effet, tous les chevaux ont besoin d’amidon pour vivre et ce dernier est intéressant pour optimiser les performances dû à son apport énergétique.

 

Les risques associés à l’amidon

L’amidon fait beaucoup parler de lui dans le monde de cheval parce que son excès peut induire des problèmes digestifs chez votre cheval. Ceci est lié à la physiologie digestive du cheval et à la digestion de l’amidon.

 

La dégradation de l’amidon dans l’organisme du cheval

L’amidon commence à être décomposé dans l’estomac, mais la majorité de la digestion doit se passer au niveau de l’intestin grêle. Si l’amidon n’est pas digéré dans l’intestin grêle, il se dirige vers le gros intestin, où il est décomposé par les bactéries. La digestion d’amidon par les bactéries dans le gros intestin provoque une accumulation d’acide lactique, le produit de la fermentation de l’amidon.

Cet acide modifie le pH de l’intestin, tuant certains types de bactéries intestinales et entraînant une libération d’endotoxines qui sont absorbées dans la circulation sanguine. Cette cascade d’événements est un facteur de risque connu de fourbure.

 

Les sources d’amidon

L’omniprésence de l’amidon dans les végétaux

L’amidon est quasiment présent dans l’ensemble des matières végétales. Les aliments les plus connus pour leur teneur en amidon sont les céréales. Cependant, l’amidon se trouve également dans d’autres matières végétales comme l’herbe, le foin et la paille, à moindre mesure. Il faut savoir qu’un cheval qui mange de l’herbe ou du foin, sans aliments concentrés, mangera des centaines de grammes d’amidon par jour. Plus un aliment contient de céréales, plus sa teneur en amidon est élevée.

 

La présence de l’amidon dans les céréales

Vous avez bien compris que les céréales sont les matières premières les plus riches en amidon dans la ration alimentaire des chevaux. Néanmoins, toutes les céréales ne sont pas égales ! Bien que tout amidon soit constitué de chaînes de glucose, la structure de la molécule d’amidon varie considérablement d’une céréale à l’autre. Ces différences d’architecture ont un impact sur la digestibilité dans l’intestin grêle du cheval. L’amidon d’avoine est le plus facilement digéré par les chevaux, suivi par le maïs et l’orge.

 

La technologie pour améliorer la digestibilité de l’amidon

Comme mentionné précédemment, l’amidon qui arrive dans le gros intestin peut causer des problèmes digestifs chez votre cheval. Afin d’augmenter la digestibilité pré-caecale de l’amidon, les céréales subissent des traitements technologiques. C’est notamment le cas pour les amidons moins digestibles comme celui de l’orge et du maïs. Les traitements technologiques possibles incluent le broyage, l’aplatissement, le grillage, l’expansion, l’extrusion, le floconnage et la granulation.

L’amidon d’avoine étant très digestible, les traitements technologiques ont peu d’effet sur sa digestion dans l’intestin grêle. En revanche, la digestibilité de l’amidon de maïs est grandement améliorée par le broyage : 29 % pour le maïs entier, 45 % après broyage. L’utilisation des traitements thermiques sur le maïs, comme le floconnage ou l’extrusion, améliorera encore plus la digestibilité dans l’intestin grêle (Hymøller et al., 2012).

Le broyage de certaines autres céréales avant leur distribution chez le cheval ne semble pas augmenter leur digestibilité. L’hypothèse est que le cheval avec de bonnes dents broiera suffisamment lui-même la nourriture en la mâchant avant de l’avaler.

 

La bonne intégration d’amidon dans la ration

Si vous avez bien suivi jusqu’ici, l’amidon n’est pas un ennemi pour le cheval. C’est bien la quantité ingérée par repas qui est importante afin d’assurer une meilleure digestion au niveau de l’intestin grêle. Vu les limites physiologiques du système digestif de votre cheval, il faut limiter les grandes quantités d’amidon d’un coup.

 

Les quantités maximales d’amidon dans l’alimentation du cheval

La règle à suivre pour assurer la bonne santé digestive de votre cheval est la suivante :

  • Moins de 2 grammes d’amidon / jour / kg de poids vif de votre cheval (ou moins de 1000 g d’amidon / jour pour un cheval de 500 kg)
  • Moins de 1 gramme d’amidon / repas / kg de poids vif de votre cheval (ou moins de 500 g d’amidon / repas pour un cheval de 500 kg)

Ces indications sont les niveaux maximums à appliquer quand vous établissez la ration alimentaire de votre cheval.

 

Les spécificités des chevaux sensibles

Pour les chevaux qui sont plus sensibles, qui souffrent de problèmes d’ulcères ou d’autres maladies métaboliques, vous pouvez davantage fractionner les repas. Veillez à toujours avoir du fourrage à disposition ou à distribuer au minimum un poignée de fibres avant le repas concentré. Vous pouvez également trouver un aliment avec un apport énergétique sous forme de matière grasse à la place de l’amidon.

 

Conclusion

L’amidon joue un rôle vital dans l’alimentation des chevaux, en particulier pour ceux nécessitant des apports énergétiques élevés. Toutefois, son inclusion doit être soigneusement gérée pour éviter de potentiels problèmes de santé. En suivant les meilleures pratiques et en adaptant le régime alimentaire aux besoins spécifiques de chaque cheval, vous pouvez tirer parti des avantages de l’amidon tout en assurant la santé digestive de votre cheval. Pour plus d’informations et des conseils personnalisés, n’hésitez pas à consulter votre conseiller technique ou votre vétérinaire.

 

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